Annabelle est un film d'horreur américain réalisé par John R. Leonetti en 2014.
Il s'agit, à l'image de The Conjuring, d'un film tiré des Dossiers Warren racontant cette fois-ci les prémices de la poupée maléfique Annabelle. Ce film reçut un grand succès avec un box-office de plus de 250 millions de dollars pour un coût initial de 6,5 millions.
Il dure 95 minutes environ.
Synopsis : Le film nous délivre tout d'abord une petite scène introductive sur la vraie histoire d'Annabelle avec un entretien entre les jeunes filles terrifiées par la poupée et le couple Warren. Pour ceux qui n'auraient pas compris, c'est bien la poupée dont il s'agit. On part ensuite sur un flashback d'un an pour connaître les origines d'Annabelle...
On tombe sur un jeune couple épanoui et heureux de l'arrivée imminente d'un bébé (il faut toujours une femme enceinte pour un surplus d'empathie du spectateur) ; ils sont bien entourés et aimés dans une belle et grande maison ; bref la situation est trop parfaite, ça commence à sentir le sapin ! C'est alors que le mâle offre à sa femelle, férue de poupées et autres objets flippants, un exemplaire rare qu'elle cherchait depuis des années, Annabelle donc.
Avec son arrivée survient aussi la première connerie du film, à savoir le couple voisin taré qui s'introduit dans la maison de nos amoureux afin d'accomplir un rituel satanico-mortel (dont la poupée serait le principal personnage) ; la police arrive à temps mais la femme se fait tout de même poignarder (alors qu'elle est enceinte, on jette les conventions et la bienséance par la fenêtre). Heureusement tout le monde finit par guérir et notre jeune couple rentre à la maison dans une ambiance plutôt morbide ! L'on tente de reprendre une vie normale en s'efforçant d'ignorer les faits étranges qui continuent à se produire dans la maison... Il faut attendre que la moitié de la maison brûle à cause d'une surchauffe inopinée de pop-corn pour qu'on commence à s’inquiéter. La femme utilise alors l'argument du bébé qui arrive pour déménager et laisser tous les problèmes derrière eux ; Annabelle est foutue à la poubelle et on reprend tout à zéro dans la nouvelle habitation, jusqu'à ce qu'elle réapparaisse au fond d'un carton d'emménagement...
Spoiler Alert !!Malgré le changement de lieu les signes troublants continuent à se manifester et à s'aggraver ; le couple désemparé se tourne alors vers le prêtre du village qui leur prodigue quelques conseils assez... flous. Lorsque la femme se fait attaquer par un démon dans la cave (au terme d'une belle scène avec un jeu d'ascenseur), elle décide de faire des recherches sur l’agression dont elle a fait les frais ; le couple de tarés voulait apparemment invoquer des grands démons cherchant à consumer l'âme d'innocents, et l'un d'eux se serait réfugié dans la poupée (sans blague !). Le nouveau-né se retrouve donc en ligne de mire... le père de la paroisse constate la gravité de la situation lorsqu'il finit à l'hôpital après avoir tenté d'emporter la poupée dans son église ; un bref contact établi avec le démon lui fait comprendre qu'il cherche avant tout à obtenir l'âme de la femme, et pour cela il faut qu'elle lui offre (apparemment y'a un manuel de possession).
Le démon rend alors la femme barge afin de lui faire croire qu'il détient son enfant et qu'elle doit échanger son âme contre celle de son bébé. Heureusement son mari la sauve in extremis d'une chute du toit et le démon repart tout penaud...
Réalisation : Il s'agit du premier film de son réalisateur, qui était avant directeur de la photographie (Chucky 3, Insidious 2, The Conjuring, Piranha 3D, The Mask...) ; pour un premier essai c'est plus que pas mal, aussi peut-on supposer qu'il s'est inspiré des films auxquels il a participé, car l'on retrouve plusieurs éléments similaires à The Conjuring ou Insidious. Le film fut retiré des salles en France à causes de bagarres d'adolescents, rendus hystériques par le film.
Annabelle prend son temps pour démarrer, laissant au spectateur quelques indices (la collection de poupées qui traîne par exemple) pour le préparer à la principale péripétie ; le démon réfugié dans Annabelle n'est mentionné que tardivement. Le film regorge de plans intéressants, on se fait surprendre régulièrement même en étant préparé, tout est dans la suggestion (la caméra traîne de longues secondes sur la poupée sans que jamais rien ne se passe) ; des éléments reviennent en boucle pour servir de balises de repérage (la télévision qui plante, et ces saloperies de poupées partout partout !).
Bande-son : Joseph Bishara est aux platines, habitué des films de ce genre (Insidious 1 et 2, Eleven, The Conjuring...). La bande musicale est variée et bien en accord avec les scènes ; musiques attendrissantes pour endormir la méfiance du spectateur, puis le ton change avec l'arrivée de la poupée maléfique pour devenir plus angoissant. L'ambiance générale dégage une impression d'épée de Damoclès planant constamment au dessus des personnages qui ne se doutent pas de grand-chose...
Pour les bruitages, quelques sons répétitifs viennent rendre fou le spectateur (le rocking-chair qui grince et la machine à coudre sont particulièrement insupportables).
Jeu des acteurs/Personnages : Un casting assez discret regroupant principalement Annabelle (coïncidence ?) Wallis (Xmen le Commencement, Blanche-Neige et le Chasseur, les Tudors) et Tony Amendola (grosse sérigraphie). Le jeu d'acteur n'est pas exceptionnel mais reste suffisamment crédible pour qu'on se laisse prendre au jeu.
Les personnages nous proposent un classique conflit d'intérêts entre la femme qui est témoin de choses surnaturelles et le mari, médecin de surcroit, qui lui oppose des théories rationnelles en mettant ces visions sur le compte de la grossesse. Toutefois ils finissent par admettre que quelque chose cloche devant les faits qui s'aggravent. L'on n'oubliera pas le prêtre dépassé par les évènements et la vieille femme vaudoue tenancière d'une librairie meurtrie par la vie, qui tente de les aider pour finalement se jeter du toit afin de libérer la pauvre famille du démon.
Globalement ils ne sont pas très intelligents et mettent une éternité à comprendre que c'est la poupée qui est en cause !
Conclusion : Deuxième film sur les dossiers Warren après The Conjuring, Annabelle se distingue en prenant pour thème non pas la vraie histoire mais ses prémices. Délicieusement angoissant, le film prend le temps de poser le décor avant d'attaquer le vif du sujet, tout en laissant le spectateur dans le flou sur la nature de la menace et ses réelles intentions, la poupée ne servant que de moteur pour l'angoisse du public. Malgré un final un peu léger, Annabelle demeure tout aussi efficace que son homologue de James Wan, voire d'avantage !