Cinema Improbable

DinoShark

Notation 1/10

Dinoshark est un film d'horreur réalisé par Kevin O' Neill et produit par SyFy.

Il s'agit d'un remake du film Up From the Depths de 1979. Avec un budget de deux millions de dollars, il dure environ 90 minutes.

Synopsis : Attention ce film a des chances d'être mauvais ! Il commence par une scène d'introduction des plus classique avec un bonhomme qui se fait dévorer pour qu'on puisse avoir un aperçu de la créature responsable, ici une sorte de requin pourvu d'une tête de T-rex qui semble sortir de nulle part (probablement d'un énième glacier où il était congelé depuis quelques millions d'années). Sans aucune transition le film nous téléporte au Mexique pour admirer un couillon qui se charge de faire visiter le coin à des touristes fortunés.

De son côté le requinosaure ne perd pas son temps et commence un véritable massacre gastronomique sans que personne ne le repère, ce qui est désolant au vu de ses cabrioles, jusqu'à ce que notre héros le prenne en flagrant délit alors qu'il boulotte sagement un bateau de sauveteurs. Accompagné d'une soi-disant experte en faune maritime, il décide alors de le pourchasser en solo car personne évidemment ne croit à son histoire...

Un désaccord ne tarde pas à se manifester entre notre héros et la scientifique émerveillée qui tient absolument à garder en vie cette machine à tuer ex-fossilisée afin de l'examiner au nom de la Science ; du coup des solutions sont tentées comme d’habitude, aussi farfelues les unes que les autres, vite éventées par le requin qui se permet même de croquer un hélico en plein vol (on est pas encore au niveau de MegaShark vs GiantOctopus avec l'avion de ligne mais pas loin). Le requin se démasque par la même occasion et les renforts arrivent pour aider nos pauvres héros ; cela va-t-il changer quelque chose ?

Pas vraiment car les persos utilisent contre le requin des armes en carton pâte (un gonze soulève notamment un RPG comme si c'était une baguette de pain) ; je crois pouvoir affirmer sans me tromper que l'arme la plus utilisée dans le film est.... la paire de jumelles.

Au même titre que le spectateur, notre héros finit par en avoir ras la camisole et s'emparant d'un jet-ski balance une grenade en plein vol dans la gueule du monstre, tandis que sa fidèle acolyte l'achève avec un harpon dans l’œil (une scène digne de Call of Duty) ; la question qui demeure est donc de savoir lequel des deux va mourir le premier avant la fin de film : le requin ou le spectateur ?

 

Réalisation : Le brave Kevin O' Neill semble jouir d'une réputation correcte au niveau des effets visuels, mais pour ce qui est des films réalisés on frise la catastrophe entre Dinocroc et Dracano...

Même ici les effets spéciaux sont loin d'être acceptables, la faiblesse du budget se fait ressentir au même titre que l'incapacité des cadreurs ; plans de caméra tremblotants et amateurs, certaines scènes font d'avantage penser à une publicité commerciale pour le Club Med, utilisation abusive de fondus au noir comme des répétitions d'images, vieux ralentis qui ne servent à rien à part faire durer plus longtemps une scène rien que pour nous emmerder...

Les scènes incluant le requin sont en CGI mal incrustées avec quelques passages en animatronic pour donner le change, notamment pendant les gros plans, mais ça reste sacrément difficile à digérer. Pour les scènes d'attaques on en parle même pas tellement elles manquent de crédibilité ! Les transitions sont bâclées et sans aucun rapport, ce qui détruit le peu de rythme que le film contenait.

Pour finir, histoire d'empirer la chose, le film contient un paquet de faux-raccords qui scelle définitivement mon avis concernant le degré de nullité de ce film.

 

Bande-son : A l'instar de la réalisation certaines musiques ne sont pas sans rappeler des spots publicitaires, et sinon nous avons des sons qui semblent très fortement inspirés de Jaws, mais en beaucoup moins stylés, et des morceaux très mal cadrés sur l'action comme des musiques de rock pendant les scènes d'attaques...

Côté bruitages c'est plutôt lamentable, le hurlement du requin (parce qu'un requin ça hurle ! Bref c'est une convention) ressemble de façon troublante aux vociférations des Ents, et le bruit des armes fait d'avantage penser à une explosion de pétard mouillé (périmé qui plus est).

 

Jeu des acteurs/Personnages : Au niveau du casting pas grand-monde à signaler mis à part notre héros (Eric Balfour) qui s'est déjà fait remarquer (et trucider) dans Massacre à la Tronçonneuse de 2003. Ici il incarne le même genre de rôle, à savoir un couillon qui roule des mécaniques, secondé par sa fidèle biatch qui s'amuse à vérifier les thèses les plus absurdes ; quant au reste des personnages, entre beaux gosses et pétasses, nous avons le parfait cocktail d'un film d'horreur de série B ! Seul le brave Eric se distingue un tant soit peu des autres, car c'est lui aussi un véritable expert du monde sous-marin (et pour preuve, c'est le premier à reconnaître que le requin n'est pas comme les autres, quel champion !)
Le jeu d'acteur est clairement à jeter, les persos simulent très mal les émotions les plus basiques et semblent n'en avoir rien à secouer quand les gens autour d'eux se font becqueter. Même les punchlines sont nulles et donnent plus envie de pleurer...

 

Conclusion : La bêtise humaine n'a aucune limite et ce film démontre une fois encore la terrible véracité de ce dicton ; on serait limite du côté du requin qui est de toute évidence le plus intelligent de la bande car il n'est pas emmerdé pendant quasiment tout le film et se remplit la panse en toute impunité tandis que nos antihéros tentent désespérément de le prendre au piège... Le film est mou, superficiel, le scénario aussi mentalement évolué qu'un tournevis schizophrène et les persos sont logés à la même enseigne. Une bonne grosse daube qui vous emplit le bide et vous laisse avec un goût amer !